Accueil Culture festival manarat – Master Class par les frères Dardennes : «On n’a aucune intention de changer le monde»

festival manarat – Master Class par les frères Dardennes : «On n’a aucune intention de changer le monde»

Invités d’honneur du festival Manarat dans sa deuxième édition, les frères Dardennes ont présenté un Master Class au cinéma l’Alhambra à La Marsa.
Un grand public au rendez-vous de ce Master class très attendu et des frères Dardenne très à l’aise dans leur élément ! Notons aussi que la veille de leur Master class les deux cinéastes belges étaient présents sur la plage de La Marsa pour présenter leur film « Le jeune Ahmed ». D’ailleurs plusieurs interventions lors de ce master class étaient relatives à ce film (prix de la mise en scène au festival de Cannes 2019) comme par exemple « n’êtes-vous pas en train de cultiver l’image du jeune musulman terroriste avec ce film ? » « Cela dépend du spectateur, répond Luc Dardenne, c’est vrai qu’il y a des lectures différentes et Jean Marie le Pen par exemple à un certain moment a essayé de récupérer le film « la promesse » mais si on a peur d’être récupérés on ne peut plus dénoncer la réalité. A mon sens il ne faut pas avoir peur d’être récupéré. C’est pour cela qu’on fait des films. On déteste le personnage d’Ahmed ou on l’aime. Certains voient ce film comme un film sur l’adolescence et pas sur le terrorisme. Il faut regarder chaque chose singulièrement par exemple ce n’est pas parce que les personnages ne se parlent pas dans cette famille que cette famille va forcément produire des terroristes.
Jean Pierre Dardenne a enchaîné: «Lorsqu’on fait un film on n’a aucune intention de changer le monde mais nous espérons que les émotions peuvent ébranler le spectateur. Dans ce sens la projection en salle reste une expérience humaine très forte et si un film réussit à faire bouger les choses en vous, c’est formidable. »
L’une des caractéristiques du cinéma des Dardenne étant la caméra à l’épaule, la question du pourquoi a été posée par le public. «C’est vrai que quand on écrit le scénario on pense directement au plan séquence mais le scénario qu’on écrit au début n’est jamais final répond Luc Dardenne. Lorsque le gamin à vélo va commettre des actes violents en prenant en modèle un gangster puis il revient vers sa mère la coiffeuse, celle-ci le prend dans ses bras avant de le conduire à la police au début mais on s’est rendu compte qu’on répète la même chose. En plus cette mère dans cette situation doit représenter la loi et pas l’amour. C’est le genre de choses qui nous pousse à changer au milieu du chemin. »
Qu’est-ce qui explique le fait qu’ils filment un milieu social duquel ils ne sont pas issus ? « Je ne pense pas qu’il faille appartenir à un milieu précis pour en parler. On raconte comment nos personnages vivent et sortent de leur solitude en rencontrant quelqu’un d’autre » Poursuit Luc Dardenne.

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